Hausse des coûts du logement en Europe : quel impact pour les familles ?

par Guillaume Ottogalli
publié le
8
/
05/2024
à
7:55
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La pression financière liée au logement que subissent les familles européennes s'est accentuée ces derniers trimestres.

C'est la principale conclusion de l'Enquête sur les Attentes des Consommateurs publiée par la Banque Centrale Européenne (BCE), qui a examiné l'augmentation des coûts du logement dans les 11 principaux pays de la zone euro depuis 2022. Ces coûts incluent le paiement du loyer ou du prêt immobilier, l'entretien de la propriété et les services de base tels que le gaz, l'électricité et l'eau.

Selon les données de l'autorité monétaire et financière suprême de la zone euro, les familles dépensent en moyenne 765 euros par mois pour leur logement, tous frais inclus, bien que ces montants varient selon que la maison est possédée et déjà payée, hypothéquée ou louée. L'espagne et l'Italie jouent un rôle clé dans cette comparaison, étant les deux pays ayant une plus grande proportion de prêts hypothécaires à taux variable, tandis que le nombre de ménages incapables de faire face à tous les paiements est en hausse.

Voici les principales conclusions :

Coût moyen du logement

En janvier 2024, les ménages payaient en moyenne 765 euros par mois pour les coûts totaux liés au logement, y compris les services publics, l'entretien du domicile et les frais de location ou de prêt hypothécaire. Entre juillet 2022 (lorsque la BCE a commencé à augmenter les taux d'intérêt) et janvier 2024, le coût moyen du logement a augmenté d'environ 10,2 %, presque le double de l'augmentation cumulée de l'Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC), qui était de 5,5 %.

Coût moyen du logement en Europe

Les coûts généraux ont augmenté d'environ 6 % pour les propriétaires sans hypothèque, mais pour ceux avec une hypothèque en cours ou en location, l'augmentation a atteint respectivement 12 % et 9 %.

Italie et espagne, pays avec le plus de prêts hypothécaires à taux variable

Bien que les familles qui remboursent une hypothèque enregistrent les coûts les plus élevés pour leur logement, l'analyse de la BCE fait une distinction, car les emprunteurs à taux fixe n'ont pas été affectés par les 10 augmentations des taux d'intérêt.

Coûts versus revenus

Le BCE examine également comment les revenus nominaux des ménages dans les principaux pays européens ont évolué et constate que leur croissance a largement compensé l'augmentation des coûts du logement. En moyenne, le coût du logement représente environ 20 % du revenu disponible pour les propriétaires sans hypothèque, 35 % pour les propriétaires avec hypothèque, et monte à 40 % pour les locataires.

Familles avec coûts excessifs et retards de paiement possibles

Selon Eurostat, les familles sont considérées comme surchargées si les coûts totaux du logement représentent plus de 40 % des revenus disponibles de la famille. Une proportion importante des ménages à faible revenu est surchargée par les coûts du logement.

En particulier, dans les revenus le plus bas, plus de 60% des ménages sont surchargés, surtout ceux qui louent. La proportion diminue pour les revenus plus élevés, mais reste considérable, environ 45% des familles dans le deuxième quintile de revenus et plus de 20% dans le troisième quintile. Les familles surchargées avec des revenus plus élevés sont principalement des emprunteurs qui remboursent une hypothèque.

Retards de paiement

Dans ce contexte, de plus en plus de ménages, en particulier ceux à faible revenu, s'attendent à accumuler des retards de paiement pour le loyer, l'hypothèque ou les factures de services. Ces dernières années, environ 5% à 10% des ménages à faible revenu ont signalé des retards dans le paiement du loyer, de l'hypothèque ou des factures de services dans les trois mois précédents. Ce pourcentage est resté relativement stable dans le temps, bien qu'il ait légèrement diminué au premier trimestre de 2024.

Par contre, l'indicateur avancé de risque de défaillance, qui mesure la proportion de ménages s'attendant à effectuer un paiement en retard dans les trois mois à venir, a augmenté de manière significative parmi les ménages à faible revenu. Au premier trimestre de 2024, la proportion de ménages prévoyant des retards dans les paiements de services ou de loyer a augmenté, passant de près de 15% en 2023 à plus de 20%, et a presque doublé à 30% pour les retards de paiements hypothécaires.

Le risque accru de retard dans les paiements, à mesure que les coûts du logement augmentent, est plus élevé pour les locataires, qui affichent également les valeurs moyennes les plus élevées du rapport entre les coûts du logement et les revenus ainsi que la probabilité de retard dans les paiements.

Cette situation expose clairement la pression croissante sur les budgets des ménages, en particulier pour ceux qui sont dans une position de vulnérabilité financière. La capacité des familles à gérer efficacement leurs dépenses de logement devient de plus en plus difficile dans un contexte d'augmentation des coûts et de croissance modérée des revenus. Cette dynamique risque d'accentuer les inégalités sociales et de mettre en péril la stabilité financière des ménages les moins favorisés.

L'analyse du BCE souligne également que, malgré les défis significatifs, il existe des variations importantes selon les pays, en raison des différentes politiques de logement et des structures de marché. Par exemple, les pays ayant une plus grande proportion de logements sociaux ou des réglementations plus strictes en matière de loyers tendent à afficher une meilleure résilience face à l'escalade des coûts du logement.

Perspectives et interventions possibles

Face à cette problématique croissante, il devient impératif pour les décideurs politiques de renforcer les mesures de soutien aux ménages à faible revenu et d'ajuster les politiques de logement pour répondre aux besoins actuels. Les interventions peuvent inclure des subventions au logement plus généreuses, des incitations pour les propriétaires à maintenir des loyers abordables, et des programmes visant à augmenter l'offre de logements à prix abordable.

De plus, il est crucial d'encourager des pratiques de prêt responsables, notamment en surveillant de près les prêts hypothécaires à taux variable et en offrant des alternatives de financement plus stables qui peuvent protéger les emprunteurs contre les fluctuations du marché.

En conclusion, alors que l'Europe continue de faire face à des défis économiques complexes, la gestion des coûts du logement demeure une priorité urgente. Seule une approche multidimensionnelle, combinant soutien financier, régulation du marché et politiques sociales, pourra atténuer les risques de précarité logement et renforcer la sécurité économique des ménages européens.

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